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Selon une récente enquête du Masie Center, les entreprises américaines ont conscience à la fois des opportunités du Mobile Learning et de la nécessité de se hâter lentement… Quelques éléments sur les prémices d’une nouvelle approche de formation…
Difficile d’ignorer que les terminaux mobiles, smartphones et tablettes, sont partout et que les salariés en ont une utilisation accrue, jusqu’à utiliser leur terminal privé à titre professionnel… Un phénomène - le BYOD (Bring You Own Device) - qui n’est pas sans inquiéter les DSI quant à la sécurité des données de l’entreprise ainsi échangées.
Le Masie Center a souhaité faire un point sur l’impact de l’énorme parc de smartphones et de tablettes sur les pratiques de formation. 823 décideurs formation / RH interrogés - provenant d’un large panel d’entreprises de moins de 100 à plus de plus de 250.000 salariés, offrant aussi bien de la formation en interne qu’au sens de l’entreprise étendue, dans un grand nombre de secteurs d’activité, dont la banque, l’assurance, la santé ou l’éducation…
823 répondants qui témoignent d’un intérêt marqué pour le Mobile Learning : 80% s’y intéressant en effet au moins de façon modérée. Mais on en est encore aux premiers pas… Moins de 30% des entreprises sondées disposent d’une véritable stratégie en la matière. Cinq usages pédagogiques des terminaux mobiles sont plébiscités : l’accès à des modules e-learning, au site web de l’entreprise, à des contenus de type audio ou vidéo (2 usages différents), à des check lists. L’étude mentionne à juste titre que ce sont donc des usages de type «support à la performance» en situation de travail plutôt que de la formation à proprement parler. Ce sont ces mêmes usages que l’on retrouve dans les entreprises françaises qui ont commencé à mettre en œuvre ce type de dispositif, l’accès à des quiz (ou check lists), utiles comme piqûre de rappel, étant souvent cité.
Autre observation : les responsables formation / RH, ainsi que les DSI, subissent la pression de salariés demandeurs… Au premier chef (on ne s’en étonnera pas) des «salariés nomades». Pour 50% des entreprises du panel, 50% au moins de leurs salariés utilisent leur tablette ou smartphone privé pour accéder aux ressources pédagogiques déjà citées et plus généralement à de l’information professionnelle… L’enquête confirme la relative timidité des directions informatiques, pour ne pas dire leurs réticences liées à la complexité de déploiement de ce type de dispositif - une mention spéciale à la diversité / hétérogénéité des systèmes d’exploitation et des formats - et, bien entendu, aux inquiétudes touchant à sécurité et l’intégrité des données transitant sur un tel réseau.
L’étude entre plus en détail sur les motivations des entreprises à aller vers le Mobile Learning : capacité des terminaux mobiles à délivrer une information / des connaissances actualisées n’importe quand n’importe où et à mettre à profit les temps morts pour se former arrivent en tête… Pas sûr toutefois que ce soit un moteur suffisant : de réelles préoccupations se font jour, portant sur une médiocre prise en compte des «formats sonores» risquant de frustrer les salariés-apprenants, ou sur des problèmes techniques qui peuvent nuire à l’image de la marque (par exemple dans le cas des formations étendues aux partenaires de la marque). Autre inquiétude des responsables formation : démêler la part des effets de mode de celle de l’intérêt économique et pédagogique que cette nouvelle approche présente réellement pour l’entreprise… Avec en filigrane, une interrogation sur le risque d’atteinte à la notion même de savoir et de formation…
Masie conclut sur les 5 domaines que les entreprises doivent couvrir dans l’élaboration de leur stratégie Mobile Learning : évaluation de l’impact de cette nouvelle approche, définition de la stratégie pédagogique, choix de la «bonne technologie», connaissance des coûts réels… Sans oublier une conduite du changement visant à lever des résistances qui s’exprimeront un peu partout dans l’entreprise ! On ne saurait mieux dire.
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